Le désert

Paroles et Musique : Pierre Monmarché.

Quand je marche dans le désert,
Le Simoun se lève et me jette en arrière,
Ma chair est si flasque face au fer des bourrasques,
Les grêlons de sel tranchent à travers mon masque.

Et je crache un caillot de glaire
Je pourrais en vouloir à la terre entière
Mais j’ai pas qu’ça à fout’, y faut que j’trace ma route
Je n’ai pas le temps d’avoir le luxe du moindre doute

Parce qu’au bout, moi j’aurai du melon
Je planterai mes dents dans la chair de ce sucre en ballon
Encore cinq ou six dunes, quatre ou cinq vallons
Je n’en ai plus pour long

Quand je marche dans le désert
J’aperçois de loin en loin des congénères
Qui sont-ils, où vont-ils, et dans quel état j’erre ?
Marchent-ils pour la gloire ou par peur de l’enfer ?

Sont-ces des lâches ? Ou des missionnaires ?
Leur passé, leur futur regorgent-ils de chimères ?
Veulent-ils de l’or, ou de l’aide, seulement trouver un oued ?
J’ignore c’qui les pousse, les empêche de tomber raides

Parce qu’au bout, moi, j’aurai du melon
Ils n’en auront pas, ceux qui rêvent de diamants, de gallons
Encore deux ou trois dunes, et un ou deux vallons
Je n’en ai plus pour long

Quand je marche dans le désert
Dans mon dos mes pas sont déjà recouverts
Tout c’qui n’est pas du sable bientôt sera impensable
Mes crises de gamberge deviennent insupportables

Car ma tâche est-elle nécessaire ?
Le philosophe dans ma tête ferait mieux de se taire
Ma vie a-t-elle un sens ? Dois-je souffrir en silence ?
Et s’il n’y a rien au bout ?

Mais ça c’est impossible

Parce qu’au bout j’aurai du melon
Je planterai mes dents dans la chair de ce sucre en ballon
Juste derrière cette dune, juste après ce vallon
Je n’en ai plus pour long.
Je n’en ai plus pour long.

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